Léopold Colomer

Léopold COLOMER, l’un des derniers chantres de Prats de Molló et de sa vallée
Né en 1908 à Prats de Molló, Léopold Colomer n’a jamais cessé, au cours de sa vie, de célébrer la ville de ses ancêtres, tout en contribuant activement à la mise en valeur de ses traditions. Tout d’abord, de par sa profession, il participe à la demande des Monuments Historiques (dont il recevra plus tard la médaille d’honneur) à la restauration de la prestigieuses Eglise paroissiale Saintes Juste et Ruffine, ainsi qu’à celle des murailles de l’ancienne cité, ce qui avivera son goût pour l’histoire catalane et l’art roman.
Parallèlement, il approfondit les subtilités de la langue catalane, tout en entretenant des liens étroits avec le versant sud du pays catalan et ses acteurs culturels les plus en vue. C’est à lui que l’on doit l’érection du monument en hommage au plus grand des poètes catalans, Jacint Verdaguer, en souvenir du séjour de ce dernier à la Preste, et c’est sur son insistance qu’une des principales places de la cité sera dédiée à Francesc Macià, héros de la résistance à la dictature espagnole, contre laquelle fut fomenté un complot à partir de Prats de Molló.
Fortement inspiré par le Haut Vallespir, il composa de délicieux poèmes, qui lui valurent rapidement un prix au Jeux Floraux de 1979, et en reçut peu après l’éminente distinction « Flor Natural » pour son émouvant poème « l’Arbre Mentider ».
Mais c’est aussi et surtout dans le réveil des traditions pratéennes qu’il s’est le plus visiblement et efficacement investi. Membre actif de la naissante Fédération Sardaniste du Roussillon, il fonde, avec Pierre Guardiole et un groupe de passionnés, le foment « Els Amics de la Sardana de Prats de Molló » , qui n’aura de cesse d’organiser de nombreux « aplecs » et concours internationaux de sardanes, de créer des cours publics d’apprentissage de cette danse, de contribuer à la renaissance du contrapàs, d’origine médiévale et religieuse, tous efforts couronnés par l’attribution à notre Cité en 1982 du titre prestigieux de « Ciutat Pubilla de la Sardane », signe et témoignage publics incontestables de la reconnaissance symbolique, par les milieux officiels des deux versants de nos Pyrénées , du rôle de Prats de Molló dans la défense des tradition catalanes .
Cet inlassable défenseur de la culture catalane, en l’honneur duquel avait été créée par Max Havart, compositeur renommé, la sardane « En Colomer de Prats », est décédé en 1983, alors que -signe du destin ? ’il revenait d’un voyage entrepris à l’Alguer, en Sardaigne, où se parle encore le catalan.