Revue Costabona n°4

Année de publication : 2015.
Nombre de pages : 76.
Prix de vente : 7€.

Points de vente à Prats de Mollo :
– Librairie Sant Jordi
– Librairie J.F.A. Presse (maison de la presse)
– Librairie Can Gironella

Points de vente à Perpignan :
– Librairie Catalane
– Librairie Torcatis
– Librairie Cajelice (ex-Chapitre)

 

Sommaire

  • Le Mot du Président, par Ch. Roque
  • Une mémorable décennie (1976-1986), par Ch. Roque
  • Retour sur le centenaire de l’année 1914, par Ch. Nau
  • La médecine à Prats de Mollo, par le Dr J.-M. Benoit
  • Le rugby à Prats de Mollo (1924-2014), par G. Bantoure et E. Pineda
  • Memoria : la Pauline de Can Roure, par F. Jampy
  • Une affaire de nouveau-né entre Prats et Perpignan, par F. Jampy
  • De la mine de La Presta à la monnaie de Perpinyà, par J.-C. Pruja
  • La célébration de la St Charles à Prats, le 4 novembre 1825, par G. Dalmau
  • Découverte d’une cache d’armes au Coral, le 23 août 1956, par P. Lluis
  • Le recensement de la population de Prats de Mollo en 1906 (fin), par A. Ayats
  • Fotografies de Prats de Mollo, per Josep Salvany i Blanch, par R. Pinto i Fàbregas
  • La pesca al riu Tech, les pratiques de pêche en 1428, par J. Colomer
  • Hommage au Dr Pierre Jeanjean (1943-2014), par S. Roca
  • Le Centre d’Études et d’Informations des Eaux de la Preste, par S. Roca
  • Le coin du Bibliophile, par S. Roca
  • Le patrimoine industriel pratéen : un appel à la collecte, par A. Greiveldinger
  • Vie associative et actualités patrimoniales, par Ch. Roque

 

Couverture de la revue Costabona n°4
Couverture de Costabona n°4
Illustration : Vue du clocher de Prats de Mollo, aquarelle inédite par Noémi Vignol, 1860 (collection Serge Roca).

 

Le Mot du Président

C’est toujours un plaisir, pour l’équipe de la revue Costabona, de présenter un nouveau numéro, un signe stimulant de vitalité pour une entreprise lancée il y a quatre ans, à titre de moyen d’expression au service de Velles Pedres i Arrels, cette association toujours aussi décidée à
redécouvrir et à faire connaître les richesses patrimoniales de la cité de Prats de Molló et de la haute vallée du Tech.

Est-il besoin de préciser que, dans cette région relativement éloignée et entre deux
publications de la revue, la vie patrimoniale connaît peu de répit ? Bien des évènements se sont
succédés – ainsi que résumés ci-après au chapitre « activités associatives et actualités patrimoniales » -qui ne cessent de nourrir cet attachement au passé commun, de plus en plus partagé.

Du reste, une publication récente de la revue Terra Nostra, relative à « l ’Atlas Toponímic de Catalunya Nord » de Joan Becat, confirme indirectement le lien intime qui a toujours uni la population pratéenne à son territoire -le plus étendu du département. Un autre record semble en effet pouvoir être relevé de cet ouvrage, celui -toutes proportions gardées- du nombre de noms de lieux, y compris les plus retirés ou les plus escarpés, qui pourrait s’expliquer par une occupation dense et une fréquentation assidue depuis les temps les plus reculés, ainsi que par le souci, toujours actuel, d’en préserver précieusement la mémoire.

De stimulants précédents : pour sa première publication en 2012, comme pour les suivantes, c’est un bien vaste champ d’exploration qui s’est ouvert ainsi à la revue.
Plus d’une trentaine d’articles de fond ont été depuis présentés sur l’histoire de cette région, ses
vestiges bâtis, ses anciennes activités pastorales, sylvicoles, industrielles et artisanales, l’évolution de sa population, ses voies de circulation, ses pratiques et coutumes, son mobilier et ses trésors religieux et artistiques, ses traditions festives…

D’heureuses initiatives collectives : si le tout dernier Costabona était centré, entre autres thèmes, sur la notion de « chemin » et de « voyage », c’est au tour, pour le présent numéro, de trois expériences spontanées, partagées, et exemplaires, témoignant de la manière dont de multiples traces du passé peuvent être, grâce à l’opiniâtreté de ses héritiers, retrouvées, conservées, valorisées, maintenues en vie ou au besoin réadaptées.

Il en est d’abord ainsi d’une des plus anciennes composantes de ce patrimoine, remontant au Moyen Age, les eaux thermales de la Presta et de ses bains, « Banys de les Allades », qui ont atteint en quelques années, sur le plan médical, une réputation mondiale, grâce à la détermination et à l’efficace organisation d’un tout petit groupe local de spécialistes passionnés, dont l’un d’entre eux nous éclaire avec limpidité sur les éminentes propriétés de cette eau, objet de nombre de communications et de Journées d’études.

C’est ensuite d’une population villageoise entière qu’il s’agit : en dix ans à peine, mais durablement, elle a intensément renoué avec un riche passé de fêtes et de coutumes, tout en ancrant encore plus profondément son rapport au patrimoine. En effet, du réveil d’une antique ronde religieuse à de spectaculaires rassemblements dansants, empreints de ferveur populaire et de grâce, aux nombreux hommages rendus à la mémoire de ses plus illustres figures, en passant par la révélation aux quatre coins de l’hexagone des plus vieux airs catalans, cette cité devenue millénaire s’est alors hissée à un niveau d’excellence, reconnue des deux versants de nos Pyrénées, et qui lui a valu la plus haute et la plus enviée des distinctions sardanistes. Enfin, toujours sur le même registre, dans un domaine tout autant consensuel mais encore plus physique, relayant sûrement de très anciennes pratiques de jeu, vous lirez l’histoire épique et amplement imagée de l’éveil, il y aura bientôt cent ans, de ce qui deviendra une authentique et indéracinable tradition, de son évolution, de sa place et de sa force identitaire : vous l’avez deviné, c’est du rugby « montagnard » dont il sera question.

Mais d’autres aperçus vous sont offerts : après ce détour thématique, le présent numéro compte bien vous amener à la découverte d’autres échappées sur la cité et sa vallée.

D’abord deux articles, pourtant différents par leur objet, mais qui se rejoignent par la place qu’occupe le pouvoir central dans le quotidien des Pratéens, habitués -du fait de leur éloignement relatif ainsi que du poids et de l’ancienneté de leurs traditions- à jouir d’une certaine autonomie. Il en est ainsi, au XVème siècle, d’une singulière affaire d’infraction à la réglementation de la pêche, l’occasion pour nous de découvrir les rapports de force d’alors et les pratiques en cours sur les rives du Tech.

Ensuite et par ailleurs, d’une autre manifestation d’autorité, bien plus divertissante, mais tout aussi contraignante, celle, décrite avec précision, de la fastueuse célébration à Prats de Molló, de la fête nationale en l’honneur du roi Charles X, où s’entremêlent les strictes directives officielles et les ancestrales coutumes festives de la ville, aussi riches que variées, auxquelles, pour la circonstance, se sont adonnés les Pratéens, sans trop se faire prier semble-t-il.

Quant aux autres contributions, elles vous conduiront, dans le prolongement du n° 3 de la revue, à l’étude de la conversion du minerai de cuivre pratéen en monnaie officielle, également à celle de la répartition des professions de la population pratéenne au début du XXème siècle, enfin à la mystérieuse découverte d’une cache d’armes à l’ermitage Nostra Senyora del Coral. Et pour terminer, à cheval sur deux siècles, à une tranche de vie d’une masovera (fermière), suivie de l’exposé d’une énigme du XVIIIème siècle non résolue, celle d’un abandon d’enfant à Prats de Molló.

Alors, une fois de plus, en toute confiance, laissez-vous guider dans ces nouvelles
découvertes…

Christian Roque