Deux riches témoignages de la foi populaire d’antan sont actuellement exposés dans la spacieuse chapelle de la Pietat attenante à l’église paroissiale Stes Juste et Ruffine, propres au Cycle de la Passion, et plus précisément lors des « Trois Jours Saints », considérés comme des jours de deuil et d’abstinence.D’abord, telle une « contre-cloche », la Roda de Fusta, (ou roue, en bois et à maillets),était placée au clocher au milieu des cloches de bronze,lorsque celles-ci étaient rendues« muettes » le jeudi, le vendredi et le samedi saints, alors qu’il fallait pourtant bien annoncer les offices. La roue de Prats de Mollo, unique en son genre et joyau de patrimoine sonore, comporte 15 maillets sur les 18 en place à l’origine, et est traversée par un axe de fer terminé par une manivelle. Elle a cessé d’être utilisée aux alentours des années 1940 (voir l’article de Cedrik Blanch dans le N° 2 /2013 -page 70- de la Revue Costabona)
Ensuite, comme second témoignage, ont été retirés des réserves deux fragments restant d’un « monument», ici plaqués au mur pour la circonstance : tel un décor de théâtre, l’ensemble était composé d’un assemblage de panneaux peints mettant en scène la passion du Christ et montés pour former « une perspective conduisant au lieu d’exposition du Saint Sacrement », le Jeudi Saint. Ils avaient la particularité d’être « les témoins d’une pratique culturelle particulière en marge de la liturgie officielle de l’Église ». La plupart de ces monuments, utilisés du XVI° siècle jusqu’à la première moitié du XX°, ont été totalement ou partiellement détruits.