CARNAVAL 2017 , DANSES et PARURES

Si dans cette deuxième journée des festivités de la Chandeleur, qui fait suite à celle dédiée à l’Ours, le rituel, la musique et les danses traditionnelles continuent d’être intégralement conservés, on ne peut pas en dire autant des déguisements, au regard des accoutrements de jadis, improvisés, souvent élimés, aussi insolites qu’improbables, tirés du fond d’une vieille armoire de grand- mère. Désormais foisonnent des tenues plus rutilantes et seyantes, rivalisant d’originalité et d’inventivité, pleines d’humour ou s’inspirant de thèmes d’actualité..

Cette évolution est en tout cas loin de nuire à la tenue et à l’attrait de ces réjouissances, (plus amplement décrites ici même au mois de février 2015 et 2016). . Dès le matin : cortège dans le village de la  « Mascarade »  des enfants, revêtus de blanc, munis de casseroles et soufflant dans des trompes

L’après-midi, toujours accompagnés de la cobla, « l’ Encadenat » ,- entrecroisement animé et coloré de danseurs déguisés parcourant les rues,-et  le « Ball de la Posta », – planche de bois ornée du Diable et de la Vierge assénée aux couples de danseurs (et sur la croupe des cavalières)-, avec néanmoins, cette année de mauvais temps, une exceptionnelle entorse à la coutume, l’annulation de la « Corrida » – parodique combat entre taurillons et jeunes risque-tout.

Enfin, après d’autres réjouissances, toujours au son de la cobla, « l’Echelle », -pratique à l’origine encore mal définie mais qui n’est pas sans rappeler- humour en plus-le sort des forçats ;- enfin le Tio-Tio, simulacre facétieux de joute entre l’homme et le feu.

Et, selon la tradition, c’est du reste celui ci qui aura, tard dans la nuit, sous forme d’un bucher et sur le Firal, au milieu des acclamations, le tout dernier mot…

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la Mascarade

(photos JF POMPIDOR)

UN THEATRE A CIEL OUVERT : LA JOURNEE DE L’OURS

(à votre attention : pour une information plus complète sur le déroulement et le sens de cette « Journée de l’Ours », il n’est pas sans intérêt de se reporter notamment aux articles des années précédentes : 7 et 8/2/20015 et 7/2/2016)

LE DECOR ET LES INTERPRETES

On sait que c’est du Fort Lagarde (reconstruit par Vauban, en haut à droite de la vue), perché au-dessus du village que la troupe des protagonistes de ce rituel multiséculaire , fin prête et accompagnée de curieux, se dirige sur le village : les Ours bien sûr, héros du jour, et leur cercle rapproché, les Chasseurs, et les Barbiers ..

Rappelons la signification et l’origine de cette coutume :

« Ces traditions, autrefois répandues un peu partout en Europe, se perdent dans la nuit des temps ; cette fête marque le rite païen du passage de l’hiver au printemps, et du monde sauvage, inquiétant et dangereux à un monde civilisé, le retour des travaux des champs et à cette nature de nouveau domestiquée. La Fête de l’ours est une métaphore de ce passage du sauvage au civilisé. La première référence écrite en Catalogne à Barcelone, remonte à l’année 1444. Ces fêtes de l’ours ont marqué de leurs empreintes toute la chaîne des Pyrénées, chaque vallée, chaque ville en faisant une version ayant ses particularités. Alors que dans des villages voisins des Pyrénées Orientales beaucoup de « Fêtes de l’Ours » ont disparu à cause d’interdictions préfectorales, suite à des accidents, ou sont tombées en désuétude. Les trois villages que sont Arles sur Tech, Saint Laurent de Cerdans et Prats de Mollo, ont su faire en sorte que la tradition se perpétue surtout grâce à l’implication des jeunes, et soit toujours très vivace, chacune étant particulière à son village. » … « la candidature auprès de l’UNESCO afin d’inscrire l’ensemble de ces fêtes sur la liste représentative du patrimoine immatériel de l’Humanité suit son cours »  (extrait d‘un article paru dans le N° 133 de l’Arbre Mentider , la gazette locale, dont ont été en outre ici reproduites la plupart des photographies).

DES COULISSES A L’AVANT –SCENE

C’est donc à l’intérieur des remparts du Fort que se prépare l’expédition : après un solide « brunch » convivial, il est procédé au long et minutieux habillage des Ours , et à leur maquillage à la suie et à l’huile , jusqu’au « look » irréprochable conforme à la tradition..

La troupe au complet (supporters compris) dévale ensuite la pente du Fort sous la crépitation des armes des chasseurs, fait face aux premières escarmouches, et à l’entrée du village, rend à la Cité un premier salut solennel, avant d’y pénétrer triomphalement,

LA CITE EST BIEN A EUX

On leur cède passage, dans les rues et sur les places, respecteusement -et mê me craintivement –mais, déjà ,les premières proies prometteuses sont en vue.

Ils passent alors sauvagement à l’acte , avec souvent placage au sol en cas de résistance (ou simple machurage dans le cas contraire) ; même si dans le public, on ose parfois, les défier (par des jets de bâton » avec renvois, et la « danse de l’Ours », qui finit par une roulade au sol)

C L A P DE F I N

Mais les Ours en ont peut être trop fait, (même s’ils ont droit à une pause assise ) , et il faut mettre un terme à la terreur qu’ils font impunément régner à leur insupportable domination du moment.

Alors les Barbiers se préparent à renverser cette indmissible suprématie, et à neutraliser les fauves ; mais ces derniers , même enchainés, ne se laissent pas faire, et menacent toujours le public … ils sont enfin cloués au sol ou sur une chaise…

Il est temps pour les « hommes en blanc »-, hache et boudin à la main, en guise de rasoir et de blaireau- de s’attaquer d’abord à leur pelage, signe le plus manifeste de leur bestialité.

Une fois l’ordre rétabli et sauvées les apparences, -et donc les différences- la fraternisation dans la liesse est de mise, sous les détonations, les chants de joie , et au son de la célèbre et traditionnelle « chanson de l’Ours » (reprise bien plus tard par Charles Trenet) , jouée en continu par la cobla.

Selon la légende, l’Ours n’épousa t il pas une Pratéenne, pour même entrer plus tad au Conseil Municipal ?