AFFAIRES DE TRUITES

L’’assemblée générale de l’AAPPMA ,(ou association « la Gaule Pratéenne  ) s’est tenue il y a peu, qui regroupe les pêcheurs de truites de la haute Vallée du Tech. Il y a été, entre autres, observé « un nombre insuffisant de truites à la maille », en partie dû à la « dernière crue » et qui expliquerait la délivrance relativement limitée de permis de pêche. Cette remarque serait assez banale si elle n’était pas l’occasion d’être mise en regard des constatations tirées d’un document daté du premier quart du XV° siècle, relatif à un litige concernant cette activité en ces mêmes lieux, découvert et commenté par Jordi Colomer .(revue Costabona,n° 4/2015 : « La pesca al riu Tech et les pratiques de pèche en 1428 »)

Cette pratique de la pêche, mentionnée pour la première fois dans un parchemin de 1151 (relatif à la redevance en truites due annuellement au Comte de Barcelone, seigneur de la « vila i vall de Prats ») et qui n’a pu que se développer par la suite,a connu plus tard une sérieuse raréfaction de truites, liée aux dévastations consécutives à la puissante secousse sismique régionale de 1428. Le tarissement de cette précieuse ressource nécessitait dès lors un encadrement plus strict de son exploitation, et posait à son tour la question de l’autorité de tutelle habilitée à régenter ce domaine : les Consuls en vertu d’un privilège royal datant de 1361 ? ou le représentant du Roi d’Aragon, s’agissant du domaine régalien ? Le sujet est alors devenu d’autant plus d’actualité à Prats de Molló que des contrevenants, parmi lesquels des notables de la ville,(dont un consul et d’anciens consuls), ont été traduits en justice et finalement condamnés, y compris en appel, pour avoir pêché sans autorisation expresse du représentant royal.

Le même document nous permet par ailleurs, et opportunément, de nous faire connaître les pratiques de pêche en rivière de l’époque, non seulement au moyen de lignes et cannes à pêche,(canyes), -à l’exemple de celles, seules autorisées de nos jours (et maniées au lancer, au fouet, ou au toc) – mais aussi à l’aide de matériels divers ou « artificis », comme les nasses (« bertrol, cóp, vergat ») ou filets (« filats », avec cependant déjà des mailles de taille règlementaire), ou des palangres (« corda »),.