ENCORE QUELQUES PRELIMINAIRES

Un rituel naissant : la transmission officielle et en alternance de la « patte de l’ours »

Suite au « pacte » d’alternance dans le temps de la Fête de l’Ours, judicieusement passé il y a peu de temps entre les Maires des villages voisins concernés (outre Prats, St Laurent de Cerdans et Arles sur Tech), la nouvelle tradition de remise symbolique de la patte d’un ours par le Maire du village « sortant »(cette année : Arles sur Tech) à celui du village « entrant » (celui de Prats), est désormais bien ancrée dans les usages festifs du Haut Vallespir . Etait également invité pour la première fois le Maire du village valencien de la Mata, ,où se fête aussi l’Ours de manière analogue. A cette occasion, le sculpteur Eric Chambon (qui, avec le peintre Jacques son frère possède une galerie à Prats et s’inspire comme lui avec prédilection de cette cité et de sa vallée dont ils sont tous deux originaires) a offert à la Commune une très expressive reproduction de la tête de ce plantigrade.

C’est du reste cette étroite alliance entre les trois Communes qui a impulsé et favorisé la constitution du dossier de candidature auprès de l’Unesco (au titre du patrimoine immatériel), des « Fêtes de l’Ours en Vallespir », préparé par le Comité Scientifique mise en place en septembre 2013 par l’ethnologue Robert Bosch à la demande du Pays Pyrénées Méditerranée. Cette candidature a déjà fait l’objet il y a peu d’un classement sur la liste de  » l’inventaire national du Patrimoine culturel immatériel ». Il semblerait même, aux dernières nouvelles, que, au vu de la qualité scientifique du dossier et de la constatation récente et directe du rare intérêt culturel de ces manifestations, l’examen du dossier par l’UNESCO pourrait être avancé .

Des traditions incontournables : le « contrapàs  » de Prats de Mollo, et les rondes de sardanes (classiques et en figures libres)

Le matin même de la Journée de l’Ours, sur la Place Jep de la Trinxéria, joué par la cobla réputée « La Ciutat de Girona », le contrapàs (cette danse médiévale, d’origine religieuse et que,seul dans le département, Prats de Mollo a sauvé de l’oubli il y a une vingtaine d’années) a été dansé dans les règles de l’art, et a bénéficié cette année d’un important renfort de nouvelles recrues (sollicitées et formées par l’active association « els Amics de La Sardane », signe réconfortant d’un attachement toujours vivace aux traditions, génération après génération).

Puis ont suivi, comme à chaque matinée et soirée de cette semaine de réjouissances, une « ballada » de sardanes publiques, agrémentée de l’exécution, toujours aussi « aérienne », de libres figures de la « Colla Costabone », sur notamment les cadences de la ravissante sardane  » Encis del Ripollès ».