RIPOLL ACCUEILLE LE CONTRAPAS DE PRATS DE MOLLO

C’est dans un environnement moins champêtre que celui du cloitre de Sant Père de Casseres le mois dernier mais tout autant imprégné d’histoire, que le Foment et les contrapassaires de Prats de Mollo ont été invités à la « II° Contrapassada de Ripoll », par le groupement « Quatre Barres » et les «  Randellaires » , à présenter sur l’antique place Saint Eudalt leur version typique, parmi d’autres variantes plus profanes de ce « ball » original, comme le contrapàs « curt », « llarg », cerdà », ou aux appellations propres, à l’exemple de celui de Prats de Lluçanes ou de St Genis de Palafolls, – le tout entrecoupé de « corrandes » interprétées par le groupe vocal « De Calaix »  et de sardanes jouées par les cobles « Sabadell » et « Minima ».

A Sant Pere comme à Ripoll, les danseurs de Prats de Mollo et leurs accompagnateurs ont été très amicalement accueillis par leurs hôtes, et se sont réjouis avec eux de partager le souci de préserver la mémoire et la pratique de manifestations populaires issues d’un fonds culturel indiscutablement commun.

ripoll

la Roda de Fusta et le Monument

rodaDeux riches témoignages de la foi populaire d’antan sont actuellement exposés dans la spacieuse chapelle de la Pietat attenante à l’église paroissiale Stes Juste et Ruffine, propres au Cycle de la Passion, et plus précisément lors des « Trois Jours Saints », considérés comme des jours de deuil et d’abstinence.D’abord, telle une « contre-cloche », la Roda de Fusta, (ou roue, en bois et à maillets),était placée au clocher au milieu des cloches de bronze,lorsque celles-ci étaient rendues« muettes »  le jeudi, le vendredi et le samedi saints, alors qu’il fallait pourtant bien annoncer les offices. La roue de Prats de Mollo, unique en son genre et joyau de patrimoine sonore, comporte 15 maillets sur les 18 en place à l’origine, et est traversée par un axe de fer terminé par une manivelle. Elle a cessé d’être utilisée aux alentours des années 1940 (voir l’article de Cedrik Blanch dans le N° 2 /2013 -page 70- de la Revue Costabona)

Ensuite, comme second témoignage, ont été retirés des réserves deux fragments restant d’un « monument», ici plaqués au mur pour la circonstance : tel un décor de théâtre, l’ensemble était composé d’un assemblage de panneaux peints mettant en scène la passion du Christ et montés pour former «  une perspective conduisant au lieu d’exposition du Saint Sacrement », le Jeudi Saint. Ils avaient la particularité d’être « les témoins d’une pratique culturelle particulière en marge de la liturgie officielle de l’Église ». La plupart de ces monuments, utilisés du XVI° siècle jusqu’à la première moitié du XX°, ont été totalement ou partiellement détruits.

les deux panneaux de l’ancien « monument » et  la roue à maillets en bois posée au sol

les deux panneaux de l’ancien « monument » et
la roue à maillets en bois posée au sol

l’Assemblée Générale de l’association Velles Pedres i Arrels

logo

Le 9 aout 2016 à Prats de Mollo s’est tenue l’assemblée générale ordinaire de l’association de sauvegarde et de valorisation du patrimoine « Velles Pedres i Arrels » (Racines et Vieilles Pierres), éditrice, notamment du présent site.

Après les formalités rituelles, et dans le cadre du rapport moral, le point a été fait sur l’état des réalisations en cours :

-S’agissant d’Espace Muséal « Art-Traditions-Histoire », qui désormais devrait accueillir ,outre le lot d’objets anciens acquis par l’association, l’importante collection municipale de Vinça, et tout en confirmant l’exécution, dans le cadre d’un accord avec le Pays d’Art et d’Histoire, du projet global dit de la Verneda, le Maire de la Commune a exprimé le souhait d’ une collaboration de Velles Pedres avec les services techniques municipaux pour la mise en place en ces lieux d’une espace d’exposition , l’installation de ces collections devant être précédée d’un inventaire réglementaire .

La revue Costabona : tout récemment imprimé, le n° 5 de la revue a fait l’objet d’une présentation publique à la Médiathèque le 23 juillet dernier. Tiré à 500 exemplaires pour 80 pages et 15 articles de fond, il a été déposé à la vente (au prix de 7 €) auprès des librairies de Prats de Mollo et le sera très prochainement dans les plus importantes librairies de Perpignan ; comme précédemment, des exemplaires seront versés au Fonds Local de la Médiathèque de Perpignan et aux Archives Départementales , ainsi que dans les principaux centres de lecture publique de cette ville, à la Bibliothèque Nationale de France au titre du dépôt légal , et la Bibliothèque de Catalunya à Barcelone.

Enfin le présent Site Internet : suite aux piratages successifs dont il a fait l’objet, et qui ont entrainé des difficultés d’accès et de mise à jour, le site de Velles Pedres i Arrels (et la base de données patrimoniales afférente) est sur la dernière ligne droite de sa reconstruction en vue de renforcer sa sécurité, d’améliorer sa maniabilité et de s’adapter au plus près des besoins et attentes des visiteurs.

 

YOLANDE D’ARAGON ET LA VRAIE CROIX

Jean Claude Pruja, numismate averti et féru d’histoire, a souhaité au cours d’une conférence présentée dans le cadre du Salon du Livre, révéler au public l’origine lointaine de la Croix de Lorraine, si emblématique en France lors de la dernière Guerre Mondiale. Selon lui, il ressort des monnaies anciennes de l’époque, où figuraient blasons et armoiries, que Yolande d’Aragon (morte en 1442), « promotrice de la vraie croix rapportée des Croisades », a introduit cette forme spacifique, par son mariage avec Louis II d’Anjou à Arles, en Provence puis en Lorraine.

J.C Pruja en pleine  démonstration  (photo JF Pompidor)

J.C Pruja en pleine démonstration (photo JF Pompidor)

LE SALON DU LIVRE

Le IX° Salon du Livre de Prats de Mollo s’est tenu sous les épais ombrages du Foiral, à l’initiative de l’association littéraire « Le point de Suspension » , en partenariat la Municipalité,, le Foyer Rural, et la Médiathèque intercommunale. Le thème central était cette année « la Femme entre les Lignes », avec une vingtaine d’auteurs et 7 éditeurs. Et deux conférences, l’une de N icole Yrles sur la création littéraire féminine, l’autre sur le rôle majeur de Yolande d’Aragon par JC Pruja.

Les nombreux stands proposaient entre autres des ouvrages sur la culture catalane (l’Histoire, le Patrimoine matériel et immatériel, la Langue, les Légendes, les spécialités culinaires etc,) L’association Velles Pedres pour sa part présentait le n° 5 de sa revue d’Histoire et de Culture Populaire, « Costabona » ( voir Archives l’ article du 23/7/2016), et recommandait le dernier livre d’un de ses adhérents, Jordi Colomer , («La Mémoire des maisons », Prats de Mollo 1000 ans d’Histoire »

à la fraicheur des platanes (photo JF Pompidor)

à la fraicheur des platanes
(photo JF Pompidor)

LE CYCLE « LIBERTAT » DES CONFERENCES DU MOIS D’AOUT

LE MOUVEMENT COMMUNISTE P.O.U.M

Le cycle a repris le 4 aout par la conférence de l’universitaire Pierre Chevalier sur le POUM (Parti Ouvrier d’ Unification Marxiste), parti communiste anti- stalinien. L’intervenant a évoqué la dissolution, au cours de la Guerre Civile, de ce courant par les autorités, doublé d’emprisonnements et d’éliminations physiques, le contraignant, à s’exiler en France, où il survivra encore quelque temps.

LES PHOTOGRAPHES DE LA GUERRE D’ESPAGNE

La conférence suivante, du 11 aout, donnée par Michel Lefebvre, mit en relief le tout nouveau et décisif rôle de l’information dans toute guerre. Il passa en revue les journalistes et photographes qui ont couvert, au péril de leur vie, cette guerre fratricide, avec comme personnage central le célèbre Robert Capa, assisté de Gerda Taro, et de « Chim », Pierre Boucher, Maria Eisner, sans oublier d’évoquer la fameuse « valise mexicaine » contenant des milliers de négatifs de vues de Capa .

HIULARI SALVADO, LE DERNIER MAIRE DE BARCELONE

C’est le 18 aout suivant que Pau Vinyes présenta « l’ ultíim alcalde de Barcelona » avant la victoire des Franquistes : d’origine modeste, autodidacte, responsable de L’ERC (Esquerre Republicana Catalana), il devra quitter Barcelone sous les bombes pour se réfugier en France où il connut une vie et une fin misérables

L’EXIL A PRADES DES INTELLECTUELS CATALANS

C’est donc par une conférence de Ramon Gual, fondateur-éditeur bien connu de la populaire et déjà ancienne revue TERRA NOSTRA et actif propagateur ,de ce côté-ci des Pyrénées ,de la culture catalane, que s’est achevée le 21 aout la série de rencontres organisée cet été à la Médiathèque de Prats de Mollo (voir dans ARCHIVES ,l’article du 15/7/20016 à propos de l’exposition LLIBERTAT ).

Prades, au pied du Canigou, connu ,notamment pour son festival Pau Casals et ses Universités Catalanes d’été, a été sous le régime de Franco le refuge de nombreux intellectuels et artistes venus en exil d’outre frontière à l’invitation du célèbre compositeur et de son ami le renommé grammairien Pompeu Fabra, donnant naissance à une véritable effervescence culturelle qui a laissé de profondes traces danse les mémoires et dont le souvenir se perpétue

Michel Lefebvre

Michel Lefebvre

Ramon Gual (4) (photos JF Pompidor)

Ramon Gual (4) (photos JF Pompidor)